Pauline LEFAIX : Bonjour Samuel.
Samuel BERTHOLLIER : Salut Pauline, désolé pour le retard mais priorité aux clients.
PL : Aucun souci, on se tutoie ?
SB : Oui et tu peux même m’appeler Sam.
PL : Sam, peux-tu te présenter en quelques mots ?
SB : Je suis CTO chez AntemetA. J’ai différentes missions dans l’entreprise. Je suis en charge de la sélection des nouveaux produits à commercialiser. Pour cela je travaille avec les différentes équipes afin de m’assurer qu’il y ait une véritable cohérence du catalogue par rapport aux trajectoires que l’on prend chez AntemetA.
J’ai également en charge l’équipe R&D qui est scindée en deux groupes : une équipe de développeurs purs et une autre équipe qui est davantage orientée DevOps (développeurs orientés système). Enfin, je m’occupe également de l’architecture de notre offre cloud ADC (ArcanA Dynamic Cloud).
PL : tu es arrivé il y a plus de 10 ans chez AntemetA, quelles ont été les principales mutations/évolutions de l’entreprise ?
SB : Je suis arrivé très précisément il y a onze ans chez AntemetA.
J’ai vécu deux principales transformations. Au départ, nous avions une activité essentiellement orientée « intégrateur en infrastructure informatique », puis nous avons développé une activité de MSP (Managed Service Provider) et, depuis deux ans, nous construisons l’avenir puisque nous désirons devenir le leader français autour du « Cloud hybride». Il s’agit de notre Arcana Dynamic Cloud (ADC).
PL : Encore une société qui se lance dans le Cloud ?
SB : (rire) Si on veut, à ceci près que nous le faisons avec nos fonds propres, donc notre offre est nécessairement très finement réfléchie et répond à la problématique Cloud sous un angle différent. Notre volonté est que le client reste maître de son environnement. Nous lui créons une bulle dont on définit conjointement les quotas et là, il peut faire ce qu’il veut…
Après, selon la typologie du client (Défense, Bancaire, Industrie), nous orientons vers un Cloud « CHEZ NOUS (ADC) ou CHEZ VOUS (MyADC) ou les deux pour le débordement ». C’est ce qu’on appelle l’hybridation. Dans tous les cas, le client bénéficie du back office AntemetA et il peut nous joindre à tout moment.
AntemetA veut permettre aux clients de consommer les ressources de façon efficace et sécurisée mais également au meilleur tarif « Sans surprise ». Ce qui fait défaut à pas mal de nos concurrents sans les citer ! (sourire)
PL : And so what ?
SB : Ce que l’on fait aujourd’hui, personne ne le propose en France et dans le monde à part IBM. Nous avons créé un Cloud Public que nous sommes capables d’installer On-Premises, moyennant un engagement de service et de délais dans le temps. Nous sommes en mesure de l’hybrider entre différents sites mais aussi avec les principaux « Clouds Publics ». Ça, c’est une véritable innovation et un élément différenciateur majeur.
Nos clients sont essentiellement les ETI (entre 100 millions et 5 milliards de CA) que l’on connaît très bien, notre offre est modélisée pour eux et même souvent avec eux.
PL : ADC, on sent que c’est votre bébé et qu’il ne faut pas y toucher. (sourire)
Changeons de sujet. La France est un peu suiveuse, les concepts viennent des USA et embarquent avec eux le reste de la planète pendant un temps donné jusqu’à ce qu’une nouvelle mode arrive.
SB : Pour ce qui est du Cloud, c’est vrai et la France a démarré avec deux ans de retard sur les USA. J’ajouterais que les clients se rendent compte aujourd’hui que le Cloud Public à la AMAZON ou AZURE ne correspond pas totalement à leurs attentes. Je ne parle pas uniquement de la douloureuse financière qu’ils découvrent souvent trop tard.
Le client a pris conscience qu’il doit maîtriser son cloud et donc ses données. Il ne veut pas mettre l’ensemble des informations dans le TOUT CLOUD.
Et les questions de la sécurité et de la réversibilité sont devenues des points d’intérêt cruciaux pour bon nombre de DSI.
Concernant l’omniscience des USA, c’est de moins en moins vrai. La tendance est actuellement contrebalancée par les Européens et les Chinois. Un exemple : il y a des pépinières qui s’ouvrent dans le nord de Paris et qui offrent des belles perspectives. Le domaine de l’IT nous a démontré que rien n’est jamais acquis, certains leaders d’hier n’existent plus aujourd’hui.
Le devops est un mouvement visant à l’alignement de l’ensemble des équipes du système d’information sur un objectif commun, à commencer par les équipes de dev ou dev engineers chargés de faire évoluer le système d’information et les ops ou ops engineers responsables des infrastructures (exploitants, administrateurs système, réseau, bases de données…).
Ce qui peut être résumé par : travailler ensemble pour produire de la valeur pour l’entreprise.
PL: Minute détente. (rires) Si là, maintenant, je te donnais les moyens financiers te permettant de créer une société dans le domaine de l’IT, quel serait ton sujet de prédilection ?
SB : Question intéressante ! Je ne sais pas si je ferais quelque chose de radicalement différent de ce que je fais aujourd’hui, mais je vais jouer le jeu. Disons que je m’orienterais vers l’A.I. (Intelligence Artificielle). Un sujet vaste, mais très clairement un domaine qui va faire un bond en avant incroyable dans les 20 ans qui viennent. Pour te donner un exemple, nous passons un temps fou à faire de l’analytique. Une des promesses de l’AI est de pouvoir un jour dialoguer le plus naturellement du monde avec une conscience numérique. Donc, si nous pouvions être assistés dans la collection de sources de données, la mise en forme et la création de rendus pertinents, nous pourrions nous soulager d’un bon nombre d’opérations à faible valeur ajoutée et gagner des heures de vie.
On n’en est loin mais on pourrait poser les premières briques.
PL : Belles perspectives ! Personnellement, moi ça m’inquiète.
SB : Je comprends. D’ailleurs, il suffit de regarder certains films blockbuster, si on veut penser au pire. Il y a de quoi se faire des nœuds au cerveau. Et clairement, cela touchera tous les sujets jusqu’à la gestion de l’être humain au quotidien… Donc oui, ça fait peur, mais nous y allons donc faisons « le pour l’Humain» et « normons-le ».
PL : On attend un grand choc pour une prise de conscience ?
SB : La machine est en marche. On l’a vu pour l’informatique du PC, on court encore après la solution de sécurité ultime, mais on devance rarement la grande créativité des hackers. En revanche, nous n’aurons pas le droit, à l’avenir, de regarder les choses de façon fataliste. Il n’y a pas de certitude, même si on crée un coffre inviolable, on trouve toujours, à terme, la solution pour le casser. Il faut que cela soit une amélioration recherchée au quotidien, tant dans l’opérationnel que dans le fonctionnel.
Les chocs existent déjà avec des répercussions que l’on mesure mal. Faire tomber internet, des pans entiers de l’économie ou des états sera probablement une possibilité dans les prochaines années.
PL : Et vous, chez ANTEMETA, vous faites quoi pour prendre le sujet à bras-le-corps ?
SB : Nous n’avons pas la solution miracle. En revanche, c’est un sujet que nous traitons au quotidien et sur lequel nous investissons énormément. Nous avons commencé par certifier ISO 27001 l’ensemble des offres Cloud et Service Clients AntemetA. C’est le fondement de notre méthodologie. C’est structurant et les équipes sont sensibilisées et en veille permanente.
Nos équipes intègrent dès maintenant des méthodes concernant la nouvelle réglementation GDPR qui va imposer de nouveaux standards et obligations pour tous dans un an.
Nous avons également créé notre propre portail « PORTAL AntemetA » qui permet de sécuriser les échanges et actions avec nos clients mais aussi en interne.
Et nous avons notre propre équipe de cyber-sécurité dont nous proposons les services à nos clients.
PL : Bon, ce soir, j’ai organisé un diner en ton honneur, j’ai la possibilité d’inviter 3 personnes de ton choix.
SB : (Rire) Si j’ai le choix, disons Bill, Satya et Mark. Bon, tu as compris, en synthèse le TOP de l’IT, les boss des GAFA et Stéphane Blanc (rire)… J’ai quelques questions à leur poser donc, si le diner pouvait ne pas se terminer à 23h00… Ce sont des personnes qui réfléchissent au-delà du corporate. Ils concentrent leur énergie et leurs fonds sur l’Homme et le progrès, le mieux pour nous dans le futur.
PL : Tu penses à des sujets en particulier ?
SB : Oui à plusieurs, mais pour n’en citer qu’un : le transhumanisme. Vous imaginez le champ des possibles, les révolutions à venir au niveau de l’être humain si l’on décuplait ses capacités physiques et mentales ? Quelle utilisation pour le bien de l’homme ? Cela nous ouvre des perspectives énormes mais aussi des problématiques que nous n’envisageons pas encore à ce stade !
Si tu ajoutes à cela, l’AI, les nanotechnologies…
PL : Dernière question : si tu devais me parler d’un sujet qui te tient à cœur aujourd’hui ?
SB : Clairement, c’est le Devops, j’y passe une partie de mes soirées. (rire)
Devops, c’est assez simple à définir. C’est un concept d’organisation des équipes informatiques. On a d’un côté des dev qui ont pour objectif de sortir des fonctionnalités et, de l’autre, les Ops qui sont incentivés sur le SLA. Donc, deux mondes antinomiques que l’on a essayé de concilier en mettant des mecs au milieu : des « DevOps ». Une nouvelle génération de développeurs qui travaillent sur des principes d’automatisation, d’orchestration et de haute disponibilité. Ce sont des profils qui font du code pour le système et ça, c’est une nouveauté à cette échelle. Il n’y aurait pas de Devops sans le cloud.
AntemetA a de plus en plus de demandes de compétences dans le domaine. Je ne te cache pas que les profils sont assez rares et ils surfent sur la tendance. Donc quand on en a un bon, on le garde. (sourire).
PL : Merci, Sam, pour cet échange. On refait un point d’ici un an ?
SB : Avec plaisir.
Chuuuttt… surtout ne le répétez pas !
#Ta PASSION/HOBBY : Informatique, automobiles, arts, lecture
#Ton PÉCHÉ NON AVOUABLE : Le Rubik’s Cube
#Ta super COLLECTION : La bande dessinée
#Une ANECDOTE SUR AntemetA : Je déteste le hardware
#Ton CHIFFRE PRÉFÉRÉ : 42 IKR !
#Ta COULEUR PRÉFÉRÉE : En ce moment le orange